Viktor Bout – Dosar complet de crimă organizată și terorism în limba franceză – ep.14

 Iată ce ascund Traian Băsescu și camarilla sa din parchete sau servicii secrete

 Vă prezentăm în continuare, în serial, una dintre cele mai complexe documentații referitoare la crimă organizată și terorism, derulate de celebrul traficant de armament Viktor Bout și complicii săi. Reamintim că celebrul Bout a fost prins de autoritățile americane, judecat și condamnat la 25 de ani închisoare de abia după ce serviciile secrete române (partenere de trafic cu armament ale lui Viktor Bout) l-au trădat. Parchetul General și serviciile secrete române au deschis cu această ocazie dosarul strict secret de importanță deosebită 628/D/P/2005, care și astăzi este ținut la sertarul cuplului Băsescu-Kovesi. Dosarul “Armamentul”, cum este acesta cunoscut,  a fost disjuns în 4 iulie 2005, din dosarul “Răpirea din Irak” și conține date importante din dosarul Țigareta 2. Inclusiv Anexa S207 a dosarului Țigareta 2, secretizată abuziv de Palatul Cotroceni. Iată de ce s-au deplasat în ianuarie 2008 ofițerii DEA USA la București și de ce au lucrat cu procurorii DIICOT la prinderea lui Viktor Bout ! Iată ce ascunde dosarul “Răpirea din Irak” în partea sa secretizată abuziv de Traian Băsescu și mai ales, de ce au fost maziliți procurorii șefi adjuncți ai DIICOT, Angela Ciurea și Ciprian Nastasiu. Iată  motivele pentru care singurii teroriști ai României Omar Hayssam și Mohamad Munaf ( parteneri de afaceri cu Bout și complici ai serviciilor secrete române) au fost scoși din țară sau predați autorităților americane. Ce mai ascund complicii români ai lui Viktor Bout dela Cotroceni și din Ministerul Public ? Veți afla în continuare. Din păcate, informațiile ne-au fost furnizate în limba franceză, neavând timpul necesar traducerii.

Episodul 14

 En 2002 déjà, la Belgique émettait un avis de recherche sur Interpol à l’encontre de Viktor Bout en lui réclamant une somme de trois cent vingt-cinq millions de dollars pour blanchiment d’argent. Il y a huit ans aujourd’hui que l’homme aurait dû être arrêté. Seulement voilà : les américains envahissent l’Irak l’année suivante, et s’aperçoivent qu’ils n’ont rien de prêt en intendance. Rien n’a été prévu, rien n’a été anticipé. Ils font appel à la meilleure offre privée sur le marché : la flotte de transporteurs lourds stationnée à Sharjah, endroit relais idéal : celle de Viktor Bout, dont l’avis de recherche est purement et simplement enterré. Ils finiront par avouer, via la voix de leur pire représentant, John Bolton, faucon au QI bien limité, que Viktor Bout avait un double avantage, dont celui,s’il se faisait prendre avec leurs chargements illicites, tels ceux du jeune revendeur Diveroii, de pouvoir nier de leur part toute implication de la Maison Blanche dans des opérations douteuses. Celles consistant à armer des „combattants de la liberté”, chers à Bolton comme au bon vieux temps des contras. Viktor Bout a été entre leurs mains l’homme fort utile d’un vieux relent de théorie des dominos. Bout était devenu l’outil d’une politique dépassée à la Oliver North. Le transporteur privilégié de post-reaganiens, tel Wolfowitz, qui fera tout pour ralentir les enquêtes sur le „maître de guerre”. De peur de s’y retrouver étroitement mêlé.

 Le gouvernement américain va donc trainer des pieds, au regard de l’enquête de l’ONU de Perelman sur la circulation des armes légères qui s’avère accablant pour V.Bout. „À partir de 2002 et une plainte déposée par la Belgique pour le blanchiment de 325 millions de dollars, Viktor Bout est recherché par Interpol. Lors du dépôt d’une demande de sanction au conseil de sécurité des Nations unies contre les trafiquants d’armes, la France le mentionne nommément, mais les États-Unis le font retirer ; il en est de même en 2004 lors d’une résolution française contre Charles Taylor. Ce n’est qu’en avril 2005 que le Trésor américain gèle ses comptes aux États-Unis” résume fort bien Wikipedia. „Alors que le Congrès est chargé de superviser la mise en œuvre de la liste de l’OFAC, ses efforts d’application ont été rares. Le sénateur démocrate du Wisconsin Russell Feingold va d’abord soulever la question des contrats militaires de la coalition le 18 mai 2004, dans une audience du Senate Foreign Relations Committee. Feingold va alors demander au secrétaire adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, puis au secrétaire d’Etat adjoint Richard Armitage quels sont les liens entre les militaires américains et les entreprises de Bout. Wolfowitz prendra huit mois pour lui répondre. Dans une lettre du 31 janvier 2005, Wolfowitz a reconnu que „l’armée de terre des États-Unis” et „l’autorité provisoire de coalition” (en Irak) „a fait affaire avec des entreprises qui, à leur tour, ont sous-traité du travail à un deuxième rang des fournisseurs qui ont loué des avions appartenant à des sociétés liées à Viktor Bout …. Même si nous sommes conscients des quelques entreprises qui sont connectées à M. Bout, notamment Air Bas et Jetline, nous soupçonnons que M. Bout possède d’autres des sociétés ou des entreprises inconnues du gouvernement. ” En fait, selon le Los Angeles Times, dans un article révélé la première fois en 2004, les avions de V.Bout ont été constamment en mouvement en Irak après l’invasion. Une seul entreprise de Bout, Irbis, a volé plus de 140 fois vers l’Irak pour les militaires des États-Unis et ses sous-traitants jusque la fin de 2004″. Bref, on noie le poisson !

 A vrai dire aussi, à la décharge de Wolfowitz, traquer les engins n’est pas chose aisée avec les avions caméléons fréquemment repeints et ré-enregistrés de Bout. „Les entreprises de Bout sont difficiles à suivre parce qu’il déplace constamment ses avions et leurs enregistrements ; et les sociétés qui en sont propriétaires. Par exemple, en Afrique, il a d’abord enregistré un avion au Libéria et ensuite l’a enregistré auprès de la République centrafricaine, la Guinée équatoriale,la Moldavie, et d’autres pays qui sont loin des hubs principaux de l’aviation. Mais l’opération de l’ONU en RDC a montré que le suivi des avions de Bout était possible. Les avions et les équipages ont des documents – tels que la navigabilité certificats, documents d’assurance, et les journaux de bord – qui sont difficiles à falsifier et qui peuvent être demandés à l’inspection chaque fois qu’un aéronef atterrit. Les trous ou des incohérences dans ces registres sont relativement faciles à détecter, et ils ont aidé à identifier en RDC les appareils de Bout et ses opérations au Libéria”. En 2003, par exemple, le Yorkshire Ranter note : „un Antonov 12 de la British Gulfl’enregistré EX-161, portant le numéro de série 5343305 a été photographié à Kaboul le 16 Juillet, 2003. Un ferme examen de la photo donne l’impression que l’enregistrement et les numéros ont été récemment ajoutés. La signification au nom de l’avion, „Fatima” (écrit sur le nez) a est actuellement inconnue”.

 L’armée américaine sait-elle toujours à qui elle à affaire ? Oui, mais elle ne veut pas le voir et ne pas le savoir : c’est bien là une réaction de militaires ! Les 3/4 du temps, les avions que Bout lui propose ont une histoire derrière eux qui est connue et répertoriée, qui devrait susciter la suspicion. Le 24 janvier 2008 encore, par exemple, sur la base de Sather, un visiteur amène des véhicules de type MRAP neufs. C’est toujours via un Il-76, immatriculé EW-78843, clairement lisible. Le type de véhicule qui a coûté une fortune n’est pas encore la panacée pour autant… (!) l’appareil est pourtant bien connu : c’est un „Transavia Export” déjà croisé lui aussi à Vatry (ici en juin 2005), ayant comme base… Sharjah. Un peu trop connu peut-être : il a été fraîchement repeint et a abandonné ses marquages Transavia depuis, comme on peut le constater ici en janvier 2010 (en Suisse !). L’armée US vante pourtant les mérites de l’efficacité de l’appareil en bonne place sur son site internet ! Or Transavia est également une créature du réseau de Viktor Bout.

 Ce qu’il y a de fort amusant de constater, c’est que sur un très long document du département du trésor US en date du 26 avril 2005, le nom Transavia est cité un nombre incalculable de fois comme appartenant à Viktor Bout, et en tant que tel, doit être boycotté ! la „Transavia Travel Agency” de Bout était également la boîte postale de ses sociétés Centrafrican Airlines (nommée aussi Central African Air ; ou Central African Air Lines ; ou Central African Airways !), mais sa socitété Transavia Express existait bien : „son influence en Afrique était telle que par le biais de l’une de ces compagnies, la TransAvia Export Cargo Cie, il a permis l’acheminement sur le terrain d’humanitaires et d’agents de l’ONU en Somalie en 1993 ou encore de soldats français au Rwanda en 1994. Selon le journaliste Jean-Michel Vernochet, Viktor Bout a encore acheminé les négociateurs aux Philippines pour la libération des otages du groupe Abou Sayyaf en 2000 et participé aux transports de l’aide humanitaire au Sri Lanka après le Tsunami” raconteYannick Vely de Paris-Match. Ce sont les Transavia qui ramenaient les diamants de Taylor comme paiement des armes fournies. „En 1995, il (Viktor Bout) a fondé une nouvelle compagnie aérienne, Air Cess, dont Charles Taylor devint président”. Il était devenu roi d’Afrique, ou livreur de diamants…

 En 2004 donc, écrit Arnaud Labrousse, on”découvre les livraisons de Bout au Pentagone, pour ravitailler l’Irak : cela fait un an que ça dure, pourtant ; „Au moment des faits, l’heureuse contractante, „Air Bas”, est basée à Sharjah, dans les Emirats arabes unis, pavillon préféré du système Bout, mais dirigée depuis l’Etat rebelle du Texas. Au moins jusqu’à l’été 2004, elle est sous contrat avec la filiale d’Halliburton chargée de reconstruire le secteur pétrolier irakien. En mars 2005, une autre excroissance de Bout, Aérocom, aurait été utilisée par Aegis Defence Services, le groupe du célèbre mercenaire Tim Spicer (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Sierra Leone) auquel les Américains de la zone verte ont cru bon de confier, pour 293 millions de dollars, un coquet contrat de protection et de renseignement (« situational awareness »), le projet « Matrix ». Or le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne semble pas très regardant en 2004 sur la provenance des contractants pour l’Irak : „le recrutement d’Aérocom intervient un peu moins d’un an après que celle-ci ait été invitée à quitter la Moldavie. Les autorités avaient flairé chez elle un trafic de cocaïne”.

 L’armée sait très bien à qui elle a affaire. Mais elle utilise les avions de Bout car le chargement qu’elle lui fait transporter, lui-même, est discutable. Durant les sept mois où les avions ont ravitaillé tous les jours l’Irak, ils ont eux-aussi ravitaillé cinq fois par semaine sur les bases US, ce qui a été enregistré quelque part. On a donc le registre de leur utilisation par le Pentagone. Or ces registres démontrent avant tout une chose : la totale incompétence du Pentagone et son absence de prévisions : rien n’avait été préparé pour une invasion de cette taille, où la logistique serait le nœud de la guerre. „Voici une théorie. Quand d’ai commencé à creuser dans cette dernière histoire d’été, des documents que j’ai trouvé avec l’aide d’Harrowell indiquaient qu’une entreprise liée à Bout était à l’origine de la fourniture de carburant de l’armée de terre, notamment le 10 Mars 2004, et un autre le 5 avril 2004. Cela coïncide à peu près avec le début de l’insurrection en Irak, au cours de laquelle les forces de coalition en Irak du temps se sont retrouvés dans un resserrement massif de la logistique, et où il était de plus en plus difficile et dangereux de convoyer les fournitures et les munitions sur les routes. Une source personnelle, travaillant pour un entrepreneur actif en Irak, a rappelé que le Pentagone a commencé à louer les capacités de transport aérien à n’importe qui, tout en externalisant un grand nombre de droits à des convois faits par des entreprises privées de sécurité pour limiter l’exposition des troupes américaines. Donc il se peut que les entreprises liées à Bout ont effectué une course folle pour se trouver une capacité de transport aérien qu’elles n’avaient pas . Compte tenu de tous les moyens connus de Bout pour masquer ses liens avec ces sociétés, KBR peut très bien ne pas avoir su à qui ils étaient finalement confrontés. Mais c’est encore un autre coup de poing dans le ventre des responsables du Pentagone. Parce qu’ils n’avaient rien prévu pour une occupation délicate, ils ont fini par désespoir sur leurs propres capacités de transport aérien à recourir à des sociétés de location liées à l’un des passeurs d’armes et de diamants dans le monde parmi les plus notoires, qui a également fourni des armes de contrebande aux talibans ! Plutôt mauvais ! ” Bout, en définitive, a largement bénéficié de l’incompétence crasse du Pentagone à gérer une guerre !

 Le 8 aout 2004 on photographie au Congo-Kinshasa un Antonov 12 passablement défraichi de chez Trans Air Congo, avec à peine visible son numéro 9L-LEC. Skylink, autre société de Victor Bout : „immatriculée aux Emirats, celle-ci est basée à Bagdad, Bassora et au Koweït. Logique : c’est une filiale du géant canadien du même nom, dont la branche américaine gère depuis 2003 BagdadInternationalAirport. Un Antonov 12 BP (9L-LEC) de Skylink aurait été utilisé pour acheminer des munitions aux GIs, avant d’être redéployé au Congo démocratique début 2004, sous les couleurs de Trans Air Congo. L’épave semble avoir été louée à Jetline – jumelle de la boîte de Bout chassée de Moldavie, Aérocom-. Dans un passé plus lointain, elle aurait servi « un opérateur privé » en Sierre Leone. Un autre Antonov Skylink (RA-11114)aurait fait des missions pour les Space Cargo et GST Aero de Bout.” Le Ra-11114 était encore décoré en 1994 aux couleurs de l’Aeroflot !

 Parfois, Bout se place sous le parapluie d’une société qui le commandite. C’est ainsi qu’il va se faire le livreur de KBR, via une société qui loue des avions bien connue… sans qu’elle le sache obligatoirement. Car cela ne va pas s’arrêter de si tôt, et quand les avions de Bout vont commencer à sentir mauvais, pas grave, on va les échanger… contre d’autres de Viktor Bout, moins „repérés” ! „Chapman Freebourne va sous-traiter ses services aériens de passagers pour KBR à AeroCom  d’août 2004 à Novembre 2004. KBR a été informé de cette situation en novembre 2004 et en une semaine, AeroCom  a été remplacé par Jet Line. Les deux sociétés ont exactement les mêmes adresses, numéros de téléphone et fax. Les signes extérieurs des aéronefs utilisé par Jet Line sont exactement les mêmes que les avions d’AeroCom. Autant que nous pouvons dire, les lignes Jet Line (la nomenclature KBR pour ce service de vol est Air Mero) étaient toujours en service pour KBR en janvier 2005”. C’est à ces petits jeux de chaises musicales que l’on s’aperçoit que tout le monde est au courant…. et que tout le monde se tait.

Le 8 mars 2009, encore, un Ilyushin 76 immatriculé S9-SAB, en route pour la Somalie et Moadiscio au départ d’Entebbe International Airport, lourdement chargé rate son décollage, s’enflamme et plonge direct dans le lac Victoria Il y a 11 morts. Des corps sont éparpillés sur Gerenge près de Garuga, près du site d’atterrissage et prè des îles Kalangala. Il y a parmi les victimes un général du Burundi et deux de ses collègues, deux ougandais un sud-africain, un indien et les membres d’équipage, ukrainiens et russes. Deux bateaux de pêche se trouvant dans l’eau lorsque l’avion a chuté ont été détruits. Quatre pêcheurs ont survécu. On apprend qu”il était siglé Aerolift, une société sud-africaine enregistrée à Sao Tome et Principe et avait été affrété par Dyncorp, société de mercenaires : le résumé complet de ce qui a été fait en Irak comme en Afrique ! A bord des tentes et un équipement de purification d’eau, paraît-il, au nom de „l’Amisom – African Union Peace keeping Mission”. C’est la force de paix de l’Union Africaine en Somalie, (Amisom), qui est composée de militaires burundais et ougandais.

 Or la société de mercenaires avait déjà été épinglée à de multiples reprises, note SoudanWatch. ” Un rapport de la SIPRI cite Dyncorp, une société qui fournit des services de sécurité pour le gouvernement américain, comme ayant contracté Aerolift, une entreprise accusée en 2006 par la Conseil de Sécurité d’être impliquée dans le trafic d’armes, et l’approvisionnement à une milice islamiste qui contrôle la majeure partie du sud de la Somalie. Le groupe de militants, Al-Shabab, a été ajouté par le gouvernement américain à ses listes d’ organisations terroristes en Mars 2008, et accusé en plus de liens présumés avec Al-Qaïda. Le rapport du SIPRI a ajouté que les transporteurs aériens impliqués dans les opérations d’aide et de maintien de la paix ont également été utilisés pour le transport „sensible aux conflits » de marchandises telles que la cocaïne, les diamants et d’autres matières précieuses.”

  Malgré les interdictions et les bonnes résolutions officielles, il ne sera pourtant pas vraiment inquiété, pas plus que son collègue texan Chichakli, (qui vient sur You Tube tout nier  !) contrairement à ce que dit Stephen Smith :”mais il en savait tellement que, à la fois les Russes, les Américains et d’autres le protégeaient. Les Américains ont d’ailleurs plusieurs fois retiré son nom de projets de résolution notamment des projets français de résolution jusqu’au jour où évidemment, il n’était plus protégé après les attaques terroristes sur le sol américain. ” Cela ne se produit que bien après 2003, quand éclate surtout le scandale du dépôt de Gerdec, en 2008, pas avant. Là, on risque trop de remonter à la source, avec un ambassadeur américain qui fera tout pour ne pas faire arrêter un gamin de 17 ans, Efraïm Diveroli (voir ici et là), devenu on ne sait comment le vendeur principal d’armes légères et de munitions au Pentagone ! Gerdec, c’est l”apocalypse de tout le système ! Celui d’une guerre que l’on nourrit, que l’on entretient, et qui, pour cela, nécessite de fermer les yeux sur certaines activités douteuses.

 Gerdec, c’est toute une filière, jonchée de morts… Les intermédiaires, tous sacrifiés. A partir de là, tout s’est effondré. Même en supprimant à la pelle les intermédiaires, même quand certains ont fui en Israël pour éviter les poursuites. Gerdec marque un tournant : il est l’événement qui fait met en lumière (quelle explosion !) les magouilles remontant au conflit des Balkans, ou tout avait commencé, avec la dilapidation des stocks colossaux de l’ex-armée soviétique. Des stocks pillés et revendus une bouchée de pain. Gerdec a très certainement sauté sur ordre : les enquêtes menées sur le trafic de poudre noire et d’armes légères pointaient toutes sur cet immense dépôt. La découverte de contrats faramineux octroyés à un gamin de 17 ans n’ayant jamais fait d’études et sorti des jupes de son oncle marchand d’armes a été un des événements déterminants, marqué par la trop forte présence sur le sujet de l’ambassadeur américain en Albanie, qui, sans s’en rendre compte, montrait l’extrême sensibilité du sujet. Bout n’a été qu’un vecteur de plus de cette chaîne de l’horreur consistant à vider un immense dépôt, avec même de l’argent octroyé par les Etats-Unis et même l’ONU pour le „démilitariser” et à le détourner au profit de quelques uns, dont un bon nombre de personnes très haut placées. En Irak, l’attitude d’un Petraeus face à ses divers scandales ou à ces mutiples détournements a toujours été d’étouffer les affaires le plus possible ; des gens ont été assassinés au sortir de son bureau alors qu’ils menaçaient de révéler un énorme scandale (celui des chars T-72). C’est symptomatique d’un état de fait. Bout a servi ces gens là, a été utilisé pour qu’ils fassent fortune de manière scandaleuse. C’était le transporteur idéal pour eux. Les USA, dès 2004, avaient déjà établi l’organigramme complet du réseau de Viktor Bout.. il est assez fourni pourtant (voir document fourni).

 Car à défaut d’arrêter Viktor Bout, on aurait pu arrêter son associé américain. „En 2000, les enquêteurs américains apprennent que Chichakli vit au Texas et qu’il travaille en étroite collaboration avec Bout „(lu dans Farah et Braun, 2007, p. 53)” Cependant, aucune mesure ne sera prise contre lui jusqu’au 26 avril 2005, lorsque les agents du Trésor américain et le FBI effectueront un raid à son domicile et à son bureau d’affaires au Texas. Ils saisiront son ordinateur, des documents, et 1 million de dollars d’actifs dans le cadre d’une enquête dans l’empire financier de Bout, mais ils l’arrêterons pas. Chichakli ne sera pas arrêté non plus quand il quittera les États-Unis plusieurs jours plus tard. Il se déplacera vers la Syrie, où il on soupçonne que Bout et lui d’approvisionnaient en armes le Hezbollah (toujours dans Farah et Braun, 2007, p. 247-248).”

 Tout avait été dit de façon sidérante par le sinistre bas de plafond John Bolton, faucon parmi les faucons, interviewé lors de la sortie de son livre (regarder ici en bas de l’article), qui affirmait que les Etats-Unis ont toujours agi de même, en fournissant des armes à ce qu’ils appellent des „Combattants de la Liberté”, et ce, au nom du premier amendement américain…sur le port d’arme ! On a, avec lui, l’explication de ce à quoi a servi toutes ces années Viktor Bout : à passer entre les filets tendus par les législations anti-armes des Etats devenues de plus en plus réstrictives. Bolton, candidement, naïvement et bêtement, va en effet conclure par un „aujourd’hui c’est en effet devenu plus difficile de faire „des actions sous couverture ”(“ covert actions ”) en matière de ventes d’armes”. En ce sens, il absout complètement Viktor Bout, et reconnaît que le principal distributeur dans le monde d’armes légères sont bien les Etats-Unis !

 Viktor Bout n’est pas le seul à se manger le gâteau. Le 30 juin 2008, un Ilyushin 76 s’écrase au décollage à Khartoum, en partance pour le port de Juba. Il appartient à Ababeel Aviation, soupçonnée elle aussi de trafic d’armes : au moment de l’accident, l’Iliouchine 76 était exploité par Ababeel Aviation. Un rapport des Nations Unies de 2008 du Conseil de sécurité a appelé les États membres à interdire Ababeel Aviation pour les violations e l’embargo sur le Darfour, et sur les armes au Soudan. Avant Ababeel, l’avion avait été exploité par Tomislav Damnjanovic, nommé à l’ONU et dans le New York Times comme trafiquant d’armes notoire. Ababeel, installé elle aussi à … Sharjah ! On retrouvera le Damnjanovic dans l’affaire de l’Ill-76 atterri à Bangkok en décembre 2009 avec à bord des missiles. Or Damnjanovic a été associé avec Viktor Bout… et l’avion de Bangkok est un ancien appareil de Viktor Bout ! Le système marche avec des relais !

 „Placée sous le haut patronage du criminel de guerre inculpé Slobodan Milosevic et sa police secrète, dans les années 1990, Damnjanovic et son partenaire „Misko” Djordjevic ont été au centre des opérations aéroportées contre l’embargo de l’ex-Yougoslavie . Des dizaines de vols en avion-cargo Iliouchine dans et hors de la région ont été effectués, tous porteurs de biens de consommation onéreux et de contrebande cigarettes, de kalachnikovs et de lance-missiles, souvent transportés sous couvert d’aide humanitaire. Selon d’anciens collègues, Damnjanovic a commencé sa carrière après avoir travaillé quelque temps dans les Emirats arabes unis (EAU) pour la compagniea aérienne yougoslave (JAT). En 1992, en raison des sanctions de l’ONU, de nombreux vols JAT ont été interdits, la compagnie a fermé ses bureaux et Damnjanovic s’est cherché un autre travail. Ayant développé un goût pour la la vie sur l’offre de Dubaï avec ses hôtels de luxe et des boîtes de nuit, il promis de ne pas retourner au gris du temps de guerre de Belgrade, de son hyper-inflation et des rayons des magasins vides. Il avait décidé de devenir une organisation international d’affaires et de capitaliser sur l’émergence des émirats et leur statut de centre mondial d’avions de fret aérien. Damnjanovic est allé travailler pour un homme nommé Igor Avdeev. Avdeev et son groupe de partenaires russes étaient d’anciens officiers de haut rang dans le service de sécurité et de renseignement russes, le KGB, rebaptisé le FSB. Comme Victor Bout, avec qui il a travaillé, Avdeev et ses partenaires avaient migré vers les Emirats Arabes Unis parce que le pays était devenu un haut lieu des hommes d’affaires russes et des prostituées, désireux d’exploiter le fait de ne pas poser de questions, des zones industrielles en franchise d’impôt et le climat chaud” nous dit le rapport du Seesac de Griffiths. Accablant !

 En mars 2009 David Henderson prend une série de clichés d”un chargement d’ll-76 à Sharjah : c’est le ST-BDN. Or il appartient à Badr Airlines. Le même photographe avait pris le 28 octobre 2008 une Humvee en partance pour l’Irak. Badr, c’est l’ancienne Sarit Airlines, basée à Khartoum. Badr, dont les pilotes sont… russes. On s’en aperçoit le 31 août 2009 quand on en libère trois retenus en otage à Nyala. Badr est interdit de séjour en Europedepuis 2004 pour des questions de sécurité. Or Badr est cité comme faisant partie de la sphère de Viktor Bout : „L’un des expertsdans ce type d’affaires n’est autre que Viktor Bout, le trafiquant d’armes russe dont l’histoire a, en grande partie, inspiré le film Lord of War, avec Nicolas Cage. Selon des experts de l’Union européenne, 80 % des trafics d’armes légères sont effectués par voie aérienne, par des compagnies liées à des gouvernements africains, comme Badr Airlines au Soudan et dans les Emirats, à des mouvements rebelles en Afrique, à des fabricants d’armes ou des ministères de la défense d’Europe orientale, ou encore à des groupes criminels”. Mieux encore ici  : „Badr Airlines, entreprise basée aux Emirats Arabes Unis et au Soudan, représente un exemple emblématique du comportement schizophrène des Nations-Unies : dénoncée par le Conseil de Sécurité pour ses activités récurrentes de vente d’armes vers le Darfour – photographies à l’appui -, la compagnie a continué de contractualiser avec l’organisation internationale pour des opérations de maintien de la paix au Soudan, alors même que le Conseil de sécurité réclamait de la bannir et de fermer tous ses bureaux”. Badr a ses bureaux au même endroit qu’Azza Airlines, pris en flagrant délit de déchargement d’armes en 2007 en RDC… des armes à bord de son ST-APS, un autre Il-76. Un exemple criant cité dans le rapport implacable de la SIPRI signé Hughes Griffiths. Une photo saisissante de l’aéroport de Khartoum montre le ST-APS au milieu des avions de l’armée soudanaise.

 Le rapport de l’ONU est accablant pour Sadr Airlines : „Un exemple de ce type est Airlines Badr, basée aux Emirats Arabes Unis et au Soudan. Depuis 2006, les enquêtes et de rapports du Comité des Nations unies des sanctions du Conseil de sécurité ont documenté des violations répétées des sanctions de l’ONU sur la région soudanaise du Darfour par Badr Airlines. Un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU du rapport du 3 Novembre 2006 contient une photographie d’un Ilyushin 76 de Badr Airlines avec un Toyota pick-up équipé de mitrailleuses que l’avion avait débarqué à l’aéroport d’El Fasher au Darfour le 31 Juillet 2006. Le groupe spécial de l’ONU a noté que ce transfert en plein jour de personnel militaire et des équipements utilisant des sociétés commerciales de fret aérien sont des violations flagrantes de l’embargo sur les armes. Au cours de l’Embargo sur les armes de l’ONU, Badr Airlines a effectué 21 vols à l’aide des indicatifs d’appel radios des militaire soudanais au cours de la période du 1er novembre 2006 au 13 avril 2007. En Octobre 2007, l’ONU a recommandé qu’un interdiction complète devait être mis sur les opérations de Badr et que tous ses bureaux devaient être fermés pour s violations répétées de l’embargo”.

 Le RA-76445 (russe, donc) est chargé le 20 mars 2009 sur la base d’Ali direction Elmendorf AFB, Alaska. Il appartient à Gazpromavia. Rien à voir avec Bout. Mais le 30 mars 2009 encore, 18 mois après l’interdiction recommandée par le rapport de l’ONU, un Ill-76 est chargé par le même 407th Expeditionary Logistics Readiness Squadron de la base d’Ali … on y met des Humvees et d’autres matériaux. Son immatriculation peut surprendre : c’estle RDPL-34157 (un laotien donc !) : or c’est un avion de Skylink. L’avion sera photographié à Chypre le 21 mai 2009. Il est bien d’origine Moldave.  L’avion est enregistré Imtrec Avn, au Laos (?) et loué à Skylink.Imtrec, visé par le Yorkshire Ranter comme étant bien un paravent de Bout : ses liens avec la Thaïlande en proviennent. L’Antonov-12 N°8345607 par exemple venait d’Imtrec, pour devenir Daallo Airlines à Djibouti, et finir sa carrière chez Click Airways aux Emirats Arabes Unis. Or Skylink n’est autre que ce qui reste de Mega Airlines, immatriculée au Kazakhstan, émanation elle-même de Trans Aviation Global Group et d’ Air Bas, deux anciennes compagnies de Bout, appelée aussi parfois aussi Irbis, qui détient un vieil Antonov 12 qui a pas mal sillonné le monde pour un avion cargo. Cet appareil, au nom cette fois de Trans Air Congo s’est crashé à Kinshasa. Il provenait de Dolphin, encore une autre société écran de Viktor Bout. Immatriculé A6-ZYB, il est devenu ensuite 9L-LEC chez une firme nommée Skylink/Aerolink… on l’a vu en Irak également, avant qu’il ne se crashe au Congo…

 Skylink est bien une des sociétés de la longue pelote étirée de Viktor Bout : les Humvees de l’armée américaine sont amenées en Irak par les avions du vendeur d’armes le plus recherché au monde au moment où elles montent dans son avion : de qui se moque-t-on là ? Viktor Bout est à l’image d’un… Ben Laden. „Schizophrène”, disait un commentateur. Sciemment pensé et réalisé je dirais, et Bolton, dans son insondable bêtise ; en a expliqué toutes les arcanes.

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